Belle-Île-en-mer (1978-1997)

En 1992, Pierre-Jean Buffy – parallèlement à son projet en cours sur Venise – édita un livre de photographies de son île : « Belle-Île-en-mer, la mémoire étoilée » (1992) accompagnées de dessins de Gérald Musch, autre artiste de l’île et complice de son aventure. Il me demanda d’en écrire le texte.

Outre « L’Orée des yeux » et « Sahara », sont rappelés les autres livres de poètes, écrivains et artistes qu’il édita… dont Gustave Flaubert.

Carte de Belle-Île-en-mer par Gérald Musch tirée du livre

Belle-Île-en-mer (1978-1997)

Introduction

Les îles… (Aflou, Algérie, hiver 1981)
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J’ai toujours pensé que la réalité profondément allégorique de nos îles représentait toutes les virtualités de communication entre chacune des alliances de nos multiples vies.

Un éloignement dans l’amande du jour…

La révélation décisive comme d’une frontière d’âme entre des êtres, et qui s’aimeraient follement, puis glisseraient, s’écarteraient à jamais vers d’autres îles infinies…

ÎLES : au cœur de tous nos possibles, je vous sais une image de l’amour qui est délivrance d’une blessure ouverte puisque sous l’ombre dense d’un absolu nuage.

Les mondes où nous vivons sont inversés du regard, et l’on mène des aventures – ici-bas, dans l’immobile – qui sont souvent stupéfiantes… Ainsi, on regarde depuis les hauteurs terriennes de nos îles, on regarde l’horizon, mais cela ne suffit pas pour le voir.

On en espère comme l’arrêt, mais cela ne suffit guère à en épuiser le désir fou.
Les îles apportent l’enseignement vrai des distances, l’affranchissement des remords, la mesure justement apéritive de nos désirs essentiels.

S’y brise la lame de nos vies antérieures, s’y déchiffrent les analogies végétales, minérales, d’avec notre destin.

S’y abîment enfin, en la contemplation du ressac, les chiens ivres de solitude, à n’y plus lire – désormais – que l’ombre passante d’un vent…

Si au cours de vos errances il vous arrivait de croiser ce Poète, ce vieux Marin d’Amour éperdument fou, laissez-le à son ivresse et dites simplement : « Il a aimé au-delà de tout et n’attend plus pour désancrer ses ports que l’effleurement d’une aile d’oiseau ou le battement léger d’un cœur… »

Extrait de la Post-face de Bernard Neau à « Ailleurs est un jardin, une île »

Textes

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La mémoire étoilée…

Peut-être ne mesurons-nous la force de nos rêves qu’à l’aune de paysages que nous avons élus et qui nous ont révélés.

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GRATAS - série Geste unique, sans titre, acrylique sur vélin d'Arches, 2009

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Revue Signes n°22, en hommage à Pierre-Jean Buffy, Le Petit Véhicule, 1998

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