BASE
(Base sous-marine allemande de Saint-Nazaire, 2003-2013)
Est proposé ici un parcours photographique et d’écriture entre les murs de la base sous-marine allemande de Saint-Nazaire.
BASE – Bernard Neau
BASE
La base sous-marine de Saint-Nazaire (2003-2013)
Un étrange patrimoine entre mémoire et devenir
Étrange patrimoine que ce résidu d’un ailleurs barbare, ce mausolée de béton incongru tenant du sarcophage, édifié en profanation du lieu mais offrant un panorama unique sur l’estuaire de la Loire et l’Océan.
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Marquée du sceau du tragique, riche de ses paradoxes, la base offre bien des sujets de surprise et d’émotions. De nos jours, elle s’est vu reconvertir en un espace de loisirs et de spectacles. Et puisque les autorités ont décidé d’en faire un parc d’attractions, se pose alors la question de l’Histoire, de sa violence et de son trouble dépôt, de la double nécessité de la mémoire et de l’oubli.
Durant six années (de 2003 à 2008), suivant le cours des saisons et des lumières, j’ai arpenté ce territoire insolite. Je l’ai photographié en plans de fuites et en menu détail, jusque dans les recoins les moins éclairés de parties interdites, pour témoigner et donner à voir, désirant faire partager beaucoup de mes interrogations sur ce lieu qui a hanté mon regard en un juste retour des êtres et des choses.
Cette expérience fut accompagnée dès l’origine par Michèle Riesenmey avec laquelle fut réalisée 20 livres uniques d’artistes ainsi que la première exposition « BASE », et plus indirectement par Claude Margat grâce à qui je pus approfondir et développer de persistantes « intuitions chinoises » qui sommeillaient en moi.
La base sous-marine allemande de Saint-Nazaire :
Construction, de mars 1941 à décembre 1943, par l’Organisation Todt sur l’emplacement de la Cie Générale Transatlantique, de quatorze alvéoles pour vingt sous-marins :
~ 4700 ouvriers d’une douzaine de nationalités (volontaires ou obligés ; prisonniers politiques, notamment espagnols).
~ 480 000 m³ de béton coulé ; 299 mètres de long, 124 de large, 18 de hauteur ; 39 000 m².
~ Épaisseur du toit : 5,55 m, jusqu’à 8,57 m dans la partie nord renforcée par des poutres de 1,50 m de diamètre.
Face à la base, donnant sur la Loire, construction, de juin 1943 à janvier 1944, d’un sas-écluse bétonné de 155 m de long, 25 m de large, 18 m de hauteur… qui n’aura été emprunté que par trois sous-marins !
Effet des bombardements : un seul impact d’à peine un mètre de profondeur, tandis que la ville est détruite à 85 %.
(Source : Luc Braeuer)
Textes
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Émotions murales
Murs soutenant cette vaste carcasse chargée d’une histoire douloureuse, aujourd’hui rendus à leur souvenir…
Un paysage-mémoire
Ce qu’on appelle “ mémoire ” est un songe volé aux années.
Sur les murs, des « personnages » …
Sur les murs, des sortes de » personnages » semblent chercher une forme.
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Participation photographique au film-documentaire de Stéphane Chemin et Charles Henri de Choiseul, Cinergie productions, 2007